Vous qui êtes nés pour aimer, ne semblez pas comprendre ce qu'est l'amour. Vous qui êtes amour, n'avez rien à lui ajouter.

Oui, bien sûr, il y a plusieurs formes d'amour et pourtant, l'amour n'est pas dans son ensemble l'aspect personnel avec lequel vous le confondez.

Oui, l'amour est compassion, mais voici ce qu'il en est: l'Amour, ce n'est pas avoir de la pitié pour quelqu'un. Il n'est pas dans votre intérêt supérieur d'avoir de la pitié pour vous-mêmes. Pourquoi allez-vous imaginer qu'il est profitable pour quelqu'un que vous éprouviez de la pitié envers lui?

Si vous voulez aimer quelqu'un, restez éloignés de la pitié. La pitié, c'est de la condescendance. Si vous ressentez de la pitié, ne l'exprimez pas. Personne n'a besoin de votre pitié. Ah! "Pauvre toi", ah! "Pauvre moi" ne fait pas un bon remède.

Prendre soin est une chose. Vous prendre dans une version de vous-mêmes en est une autre.

Quand il y a de la nourriture dans votre réfrigérateur et que vous avez faim, vous ne restez pas assis en vous plaignant de votre faim. Vous vous levez et vous faites un sandwich. Si quelqu'un d'autre a faim, vous ne restez pas assis à le plaindre en lui flattant la main. Vous vous levez et lui faites un sandwich.

Quand quelqu'un pleure, la compassion ne vous dit pas de pleurer avec lui. Être une présence pour lui est autre chose. Il est bon d'être silencieux. Ne vous voyez pas comme la bénédiction qu'attend le monde. Je ne vous suggère pas non plus de prendre à la légère la douleur de quelqu'un comme s'il n'y avait pas droit. C'est vous qui n'y avez pas droit. Ne vous emparez pas de la douleur de quelqu'un. Ne vous en faites pas un blason. Ne vous voyez pas comme la réponse.

Soyez présents. Et même si quelqu'un est dans le besoin, cela ne veut pas dire que vous devez penser qu'il a besoin de vous. Assurez-vous que ce n'est pas vous qui avez besoin de quelque chose de cette personne qui est en train de vivre une certaine situation. Ne vous attachez pas à vous-mêmes en tant que donneurs.

L'amour n'est pas quelque chose d'aussi personnel que vous croyez. L'amour n'est pas la démonstration de votre bonté. Vous n'accumulez pas l'amour comme si vous deveniez élevés et puissants.

Le Bouddha guérissait avec son rire. Il ne disait pas "Pauvre toi". Le Christ non plus. Au boiteux, le Christ n'a pas dit: "Oh!, comme c'est terrible. Tu ne peux pas marcher". Au lépreux, il n'a pas dit: "N'est-ce pas épouvantable". Le Christ a conduit la maladie et la souffrance à une Cour supérieure.

Pleurer sur le sort d'un autre peut vous faire sentir bien. Mais ça n'apporte pas la guérison. Ça peut entraver la guérison. Aider n'est pas une chose personnelle. Guérir, ce n'est pas avoir de la pitié pour quelqu'un. Avoir de la pitié pour vous-mêmes ou pour quelqu'un d'autre n'est pas une vibration élevée. Avoir pitié creuse la pitié encore davantage.

Quand vous éprouvez de la pitié pour vous-mêmes ou pour quelqu'un d'autre, vous suggérez "Pauvre de toi, tu es sans recours. Oh! oui, hélas! tu es une victime".

Restez éloignés de la conscience de victime. Et surtout, n'en faites pas la promotion.

Si vous voulez faire du bien aux autres, il vaut mieux ne pas vous présenter comme des bienfaiteurs de l'humanité. Vous êtes un cadeau, mais vous ne devez pas vous répandre comme un onguent. Vous n'êtes des emblèmes de la miséricorde. Vous n'êtes pas des sauveurs. Vous n'êtes pas nécessaires. Vous n'allez pas jouer le rôle de ceux qui font du bien. Il ne vous appartient pas de distribuer de l'affection prodigalement sur tout le monde comme si vous vous pourvoyiez vous-mêmes comme les édulcorants du monde. Bénissez tout le monde, mais ne prenez pas la vedette. Le miel peut s'avérer trop sucré. Vous ne devez pas vous voir comme Dame Bonté. Donnez, mais ne jouez pas au secouriste. Donnez et soyez contents de donner, mais sans vous enorgueillir d'être donneurs. Vous n'êtes pas ceux qui comblent les besoins des autres. Ne soyez pas comme Little Jack Horner qui, assis dans le coin, prenait une prune et disait: "Comme je suis un bon garçon".

Par vous-mêmes, vous ne pouvez résoudre les besoins perçus de tout le monde. Ne vous mettez pas en évidence.