En tout cas, lorsque tu nourris en toi des sentiments négatifs, tu as du pain sur la planche. Ton travail consiste à savoir comment l'autre personne perçoit la situation. Tout d'abord, pour le découvrir, tu dois être ouvert, sans ressentiments ni fanfaronnades. Lorsque tu comprends où il veut en venir, lorsque tu saisis sa perception, alors, étonnamment, tu apprends une grande leçon de vie.

La leçon est: comment faire pour laisser aller les résistances et les rancunes. C'est bien ce que tu veux, n'est-ce pas? Te débarrasser de tes propres résistances face à une situation particulière et en avoir réellement fini avec la négativité. N'est-ce pas là le cœur du problème? Tes rancœurs, tes rancunes, ton sentiment de t'être fait avoir, insulté peut-être? Et c'est exactement ce que qu'autrui ressent également. Tu peux parier tout ce que tu veux. Il éprouve exactement la même chose. Vous éprouvez tous les deux un malaise, et vous êtes tous les deux ébranlés. En ce sens, vous deux voyez de la même manière.

Cela peut aussi s'appliquer aux difficultés avec des personnes proches de toi: ton mari ou ta femme, un enfant, un parent. Ce n'est pas une situation qui n'arrive qu'une seule fois. Comme toujours, c'est vraiment à tes propres difficultés que tu te confrontes. Sinon, bien-aimé(e), tu ne réagirais pas avec cette abondante négativité qui semble comme bouillonner en toi. Tu serais impartial. Tu ne porterais aucun jugement contre autrui. Tu chercherais simplement à comprendre, non pour en faire toute une histoire, mais comme une étape dans une démarche tranquille et honnête de compréhension. Désormais, tu aspires à connaître comment les autres perçoivent. Au-delà de ton sens du bien et du mal, tu aspires à voir. Par conséquent, tu ne juges pas. Tu ne cherches pas des preuves pour prouver que tu as raison, car avoir raison n'est pas la question. C'est ton écoute qui est la question.

D'abord tu cherches la réponse en toi. Tu commences à partir du point de vue selon lequel l'autre ne cherche pas à t'offenser. L'autre voit simplement les choses comme il les voit, et toi tu veux savoir comment il les voit. Il se peut que tu ne trouves pas les réponses par toi-même.

Alors cherche à t'asseoir avec la personne qui peut être un membre de ta famille, à un moment opportun et favorable pour lui, et demande-lui de t'aider à comprendre ce qu'il ressent. Tu ne te confrontes pas à lui, pourquoi voudrais-tu cela? Non, tu écoutes. Tu ne l'interromps pas. Tu restes concentré. Ton travail consiste désormais à entendre et à écouter avec ton cœur et avec ton esprit. Tu ne fais pas une évaluation. Ton intention est juste de saisir ce que tu n'as pas encore compris.

Que l'autre, qui est vraiment toi-même, soit franc avec toi, afin que tu puisses écouter, entendre et comprendre qu'il n'y a pas de rupture dans l'Unicité.

Lorsque tu saisiras les réponses, tu seras désarmé. Soudain, les flammes de l’amertume et du reproche à l'intérieur de toi ont disparu. Pourquoi? Parce qu'un apparent antagoniste vient de disparaître et, à la place, tu vois un ami qui te ressemble. Où est la lutte maintenant?

Ne pas voir un ennemi - c'est cela, la maturité, bien-aimé(e). Ce que tu vois, c'est toujours toi-même. Les frictions, les déceptions, cela te donne une excellente opportunité d'être beaucoup plus ouvert vis-à-vis de toi-même sous la forme d'autrui. Cela doit en être ainsi. Tu désires vraiment percevoir le point de vue de l'autre, qui, après tout, n'est que toi-même.

Les Grands Êtres ne voyaient personne comme un ennemi, pas même ceux qui les jugèrent à tort. Tout jugement est faux, bien-aimé(e). La plus profonde vérité, c’est que la notion d’ennemi est une pure invention. L’ennemi est une étiquette que tu te colles sur toi-même. Autrefois, tu as cru que l'autre (autre que toi-même en apparence seulement) était le responsable de ton malaise. Maintenant, tu comprends que c’est toi le responsable de ton propre malaise.

Maintenant, tu es ton propre Soi. Et nous sommes Un.