Imaginez le plus profond repos que vous ayez de tout temps ressenti. Il était si profond et si facile. Il n’y avait pas de tension. C’était et c’est la paix. La paix régna pour un temps et rien ne préoccupait votre esprit. Pour une fois, votre esprit n’était pas en mode de surveillance. Votre esprit était en vacance pour un certain temps et vous laissait tranquille. Votre esprit ne vous pourchassait pas. Il ne se répétait pas. Il vous accordait une pause. Il vous laissait seul.

Votre esprit vorace est censé vous laisser en paix. Votre esprit n’a pas pour fonction de vous faire faire des allers-retours. Votre esprit n’a pas pour fonction de sauter de haut en bas et vous donner des avertissements ou même des souvenirs qui vous mènent sur des sentiers ombrageux.

Votre esprit a pris contrôle de votre vie et vous a rempli de soucis et de choses semblables. Votre esprit vous a tout simplement fait trop penser. Il vous a fait creuser pour trouver encore plus de pensées à empiler sur celles que vous aviez déjà. Votre esprit a couru à gauche et à droite oubliant qu’il y avait des choses plus importantes. Votre esprit, bien intentionné, bien sûr, a oublié qu’il n’était pas votre maître ni celui de votre cœur. Il a oublié qu’il était destiné à vous servir et à laisser votre cœur en paix. Votre esprit s’est simplement tellement pris à se dépenser qu’il a oublié sa mission principale. Il a tout simplement oublié. Il s’est pris au piège et a oublié de regarder le portrait d’ensemble. L’esprit s’est fait dévier lui-même de sa course de la même façon que vous faites quand, faisant vos bagages pour un voyage précipité, dans votre empressement à être prêts, vous avez oublié d’y mettre quelque chose d’important.

C’est ainsi que votre esprit galope. Il se rappelle tout ce qui n’est pas essentiel et oublie sa mission principale qui est de vous épargner soucis et dépenses. Votre esprit est avide de vous servir mais il a confondu le mot servir avec celui d’épargner.

Exprimons à l’esprit que son rôle n’est pas de vous doubler ni de vous forcer hors du sentier de la paix. En tant que serviteur, votre esprit doit être plus patient, plus tranquille, plus délicat. Votre esprit n’est pas fait pour tant bavarder. Votre esprit n’est pas fait pour vous épuiser.

Comment alors calmons-Nous l’esprit? L’esprit est tellement puissant. Comment le menons-Nous à se reposer et à prendre plus souvent des périodes de repos? Comme dans toute vie, aimez votre esprit et demandez-lui de jouer sa musique doucement en arrière-scène. Flattez le dos de votre esprit et demandez-lui de cesser de déclencher les alarmes. Dites-lui que vous allez écouter attentivement tout ce qu’il vous dit et qu’il n’a pas à tant essayer d’attirer votre attention. Demandez-lui d’être calme, dites-lui que vous lui répondez, que vous êtes responsables de votre vie et que vous allez prendre soin de vous-mêmes et de votre esprit. Demandez-lui de s’asseoir sur la banquette arrière pour un temps et vous laisser la paix. En dernier ressort, dans la paix, votre esprit va penser plus clairement, en viendra à comprendre lui-même que le repos est une bonne chose et que moins il vous envoie d’avertissements, moins il va vous effrayer et vous serez ainsi mieux en mesure de l’écouter.

Dites à votre esprit hérissé qu’il a besoin de ralentir et faire une trêve avec la vie. Il doit prendre des poses relaxantes quelquefois, s’imaginer qu’il est étendu sur la plage, prenant simplement du soleil, écoutant les vagues, observant les gens sans dire un mot, demeurant étendu pendant que la vie se déroule. L’esprit va remarquer le bon effet qu’il a sur vous quand il vous donne la paix. C’est alors que votre esprit va vous animer mais pas trop, ni trop peu mais juste ce qu’il faut.