Juste quand vous pensez que vous avez grandi en sagesse et en calme et acquis la sérénité, quelque chose se produit, ou quelqu’un arrive, et vous êtes à côté de vous-mêmes avec de l’irritation et du désespoir de jamais retrouver et garder la constance et la paix et la maturité à l’intérieur de vous.

Vous vous demandez pourquoi l’irrationalité de quelqu’un devrait vous affecter, et, cependant, vous voilà, affectés. Avant cette réponse à votre affabilité, vous pensiez être un modèle de bonté et bien au-delà des sentiments de rancune. Vous pensiez être arrivés maintenant.

Vous êtes sortis de votre chemin pour de nombreuses personnes, et maintenant ils veulent plus d’explications de votre part, comme si vous n’aviez pas été généreux, comme s’ils n’avaient pas entendu ce que vous disiez et saisi du tout que c’était de la bonté de votre cœur que vous répondiez. Ils semblent penser que vous avez le temps de les dorloter, comme si vous aviez le temps qu’eux ont apparemment à s’amuser et à perdre. Vous avez été bienveillants – vous l’avez réellement été – et maintenant vous avez l’impression qu’on vous marche dessus. Certainement, votre générosité n’a pas été reconnue à sa juste valeur, et vous vous rappelez que vous n’êtes pas la mère de tout le monde et ne devez à personne ce qu’ils vous réclament tous, ce que vous vous réclamez en fait à vous-même.

Vous avez appris depuis longtemps qu’il n’y a aucun intérêt à avoir le dernier mot. Peu importe combien vous avez raison, vous réalisez que vous avez déjà perdu votre temps et vous n’allez pas perdre plus de temps. Evidemment, vous perdez bien du temps alors que vous fulminez contre les gens avec lesquels vous interagissez. Vous pensez vraiment que vous avez trop donné, que vous vous êtes rendus vulnérables, et vous vous demandez pourquoi vous êtes tombés dans ce piège encore et encore. Vous vous demandez pourquoi vous insistez pour jouer ce rôle de Mr ou Mme Généreux.

Ca coule de source pour vous que vous avez d’autres priorités, pourtant vous rendez les gens et leurs sentiments votre priorité, et maintenant vous vous sentez stupides. Vous vous questionnez sur votre besoin excessif d’être gentil et généreux. Vous en arrivez à réaliser que personne ne vous prend pour un imbécile – que vous le faites vous-mêmes, pas les autres.

Vous êtes prêts à affronter le fait que vous êtes nécessiteux, et c’est vous qui vous donnez votre propre valeur et, comme vous le voyez, vous laissez les autres vous marcher dessus. Il y a de la vérité là-dedans. Il est bon de donner et donner, et cependant vous ne pouvez pas continuer à donner là où votre don n’est pas estimé à sa juste valeur.

Une chose que vous avez à réaliser est que tout le monde ne se préoccupe pas autant des sentiments des autres que vous ne le faites. Vous pouvez être sûrs que Je ne vous demande pas d’être impitoyables, mais ce que vous pouvez voir comme impitoyable n’est pas du tout impitoyable. Les gens qui ne sont pas aussi attentionnés que vous, ils ne sont pas impitoyables non plus. Ils ne voient pas derrière ce qu’ils voient. Etre sensible n’est pas une priorité sur leur liste. Peut-être trouver leur propre chemin est une priorité sur leur liste, ce qui, à vrai dire, est aussi une priorité pour vous ! Vous vous voyez davantage comme incompris. Cela aussi est vrai. Les autres voient peut-être qu’ils ne font pas d’incursions dans ce qu’ils veulent de vous.

Tout ceci ne sont que des mots, bien sûr. Cela revient à ce que vous voulez. Si vous ne vouliez pas la reconnaissance des autres après avoir fait de grands efforts, pourquoi cela vous embêterait-il autant qu’ils aient l’air de vous prendre pour acquis. Regardez, vous pouvez servir les autres sans servir dans l’excès. Et parfois le plus grand service n’est pas de donner tellement comme vous le faites si vous attendez une récompense, même si la récompense est: «Oh, merci.»

A la place ils vous demandent de leur donner plus de docilité comme si, parce que vous en avez donné une fois, vous étiez supposés continuer à en donner. Quand c’est le cas, comme il semblerait, alors vous laissez tout tomber, ne dites rien, ou envoyez une réponse conventionnelle. Si vous vous étendiez trop, ne vous étendez plus. Vous n’avez pas à le faire. Vous pouvez voir l’absence de réponse comme couper les ponts alors qu’il ne s’agit en réalité de rien de plus que quitter la scène d’un accident. Si vous ne voulez pas être impliqués davantage, vous n’avez pas à le faire. Ne pas donner plus d’explications à quelqu’un n’est pas comme couper les ponts.

Et, oui, vous grandissez. Bien sûr, vous grandissez. Vous n’êtes juste pas tout à fait arrivés encore. Vous grandissez dans la bonne direction. Soyez aussi bons envers vous-mêmes que vous l’êtes envers tous les autres. Vous méritez la gentillesse. Vous avez autant de mérite que n’importe qui, que n’importe qui. Entendez-Moi.