Vous jouissez à Mes yeux d’une haute réputation. Une réputation que vous, en revanche, vous refusez à vous-même. Mentor au jugement sévère, vous vous infligez la plus cruelle discipline. C’est vous qui vous fracassez la tête avec l’anxiété et tous ses cousins. C’est vous qui vous exposez aux ruades et aux coups. C’est vous qui finalement vous attirez des soucis. Vous êtes vous-même l’origine de vos troubles.

Si vous voulez être coupable de quelque chose, alors vous êtes coupable de vous rendre la vie difficile. Vous êtes coupable de vous battre contre vous-même, ou de vous battre contre la vie. N’êtes-vous pas déjà prêt à vous battre, les dents serrées et les points levés?

Cela s’appelle la résistance. A quoi n’avez-vous pas déjà essayé de résister? Résister, c’est combattre, bien-aimés, c’est contre-attaquer. Résister, c’est être sur ses gardes. C’est être toujours prêt à protester. Pourquoi, ô pourquoi voudriez-vous passer votre vie à protester? Acquiescez. Concédez. Acceptez qu’advienne ce qui advient. Capitulez à ce qui est. Si vous êtes confiné au lit, ne maugréez pas. Dans la capitulation se trouve la victoire. Vous n’êtes pas tenu de tout surmonter. Engagez plutôt des pourparlers.

Vous êtes une personne faite de pensées et d’émotions. Vous n’aimez pas certaines cartes que la vie vous distribue, pourtant elles sont dans votre jeu. Si vous êtes confiné dans une chaise-roulante, vous pouvez le combattre, ou vous pouvez faire la paix. Si vous êtes en chaise roulante, vous n’êtes pas tenu d’être aveugle à la vie et à toutes ses opportunités. Tout n’est pas perdu. N’ajoutez pas de la rage à votre jeu. Ne tempêtez pas et ne grondez pas, ou si vous le devez, faites-le en un éclair et dissipez rapidement les nuages de la résistance. Ne devenez pas votre propre pierre d’achoppement. Vous êtes libre de vos choix.

Si un jour vous perdez la vue, si la vie devient vraiment difficile pour vous, alors rendez la vie plus facile à quelqu’un d’autre, et non l’inverse. N’en voulez pas à quelqu’un parce que vous avez besoin d’aide pour traverser la rue et qu’il veut vous aider. Même être aveugle vous donne des opportunités d’aider les autres à voir. La vie recèle bien davantage que votre malencontreuse situation.

Ayez du courage. Protester n’en requiert aucun. Sortez plutôt des rails, car la vie attend que vous vous éleviez avec elle.

Même si votre corps est confiné dans une chambre ou dans une petite ville, il y a un univers au-dehors, et il est disponible à votre âme. Vous pouvez atteindre l’étoile la plus éloignée. Vous pouvez traverser l’océan. Vous pouvez glisser sur les arcs-en-ciel. En fait, vous devez. Vous n’avez pas à vous confiner à cause de quoi que ce soit.

Dites : ‘‘Très bien, Vie, quoi que tu me tendes, je m’en accommoderai. Je ne me déclare pas la victime des circonstances. Si je ne peux pas me servir de ma main droite, alors je me servirai de ma main gauche. Qui a dit que j’étais démuni? Je munirai d’espoir mon entourage. Je ne punirai personne, pas plus autrui que moi-même. Je ne punirai pas la vie. J’avance en roue libre, et je ferai de ma vie ce que je veux. Je ne baisse pas les bras, je ne renonce pas, mais je ne me bas pas pour autant contre la vie. Je peux voir maintenant combien ma lutte était le signe de la défaite. Je ne m’infligerai nulle défaite. Je triomphe sans combattre; je suis le héros de ma vie. Je porterai bien haut son flambeau quoi que la vie m’apporte.’’