Vivre dans le monde est quelque chose de très élémentaire. Tout ce que vous avez à faire, c'est (1) abolir les frontières à l'intérieur de vous-même et (2) ne pas trop demander des autres dans votre vie personnelle.

Une des frontières que vous devez abolir est la résistance. Quand vous résistez, vous réagissez. Et il y a une tendance à réagir négativement envers tout ce à quoi vous résistez. Vous pouvez construire votre résistance au point de devenir méchant. Vous échevelez votre cœur. Vous perdez votre sang-froid. La colère s'empare de vous et vous n'êtes plus une dame ou un gentleman. Vous pouvez devenir une harpie. Dans tous les cas, vous faites sortir votre hostilité. Vous ne pouvez contenir votre intolérance et vous répondez d'une manière peu seyante.

C'est une autre façon de vous dire de vous détendre. Le fait même d'entendre ce conseil vous irrite. Sachez ceci: se détendre est l'opposé de réagir. Quand vous réagissez à tout ce qui vous agace, vous devenez un réactionnaire. Ce n'est pas ce que vous êtes. Vous n'êtes pas le double de quelqu'un d'autre.

Il y a des choses dans ce monde qui sont importantes pour vous, dans votre intérêt supérieur et dans celui des autres et que vous devez laisser aller. Ce sont toutes les manières des autres qui vous rendent fou. Des manières similaires chez vous rendent les autres fous. Quand avez-vous été parfait, bien-aimé, au point de l'exiger des autres?

Faites une trêve avec vous-même. Laissez aller la contrariété. Laissez-la tomber. La contrariété n'est pas votre vraie nature. L'hostilité n'est pas votre vraie nature. Et quelles sont ces contrariétés qui pèsent sur vos boutons? La façon qu'a quelqu'un de mastiquer, de laisser les lumières allumées ou de les éteindre systématiquement, de laisser traîner les choses ou de ne cesser de les ranger. La liste de vos irritants est sans fin. C'est vous qui pesez sur les boutons. Vous, pas quelqu'un d'autre.

La raison pour laquelle vous êtes si contrarié, contrarié au point d'être rude, méchant, irréfléchi, est que vous êtes contrarié. Vous êtes contrarié au point de devenir un scélérat. Vous réagissez comme si votre vie dépendait d'infractions à des règles que vous avez établies sans vous en rendre compte! Iriez-vous en procès pour vous plaindre de ces méfaits? En quoi consistent vos plaintes? Votre contrariété, mes chers. Vous êtes au sommet de votre contrariété, peu importe la longueur de votre liste.

Au fait, en cour de divorce, plusieurs se font concurrence à savoir qui a le plus de contrariétés, comme si le fait d'en avoir plus vous faisait gagnant.

Gagnez à un jeu différent, bien-aimés. Gagnez à renoncer à la contrariété. Pourquoi ériger en montagne des choses qui sont en soi minuscules? Ont-elles à ce point de l'importance pour vous? Êtes-vous à ce point impuissant que vous ne pouvez traiter que de mesquineries?

C'est toujours contre vos propres idées que vous réagissez. Vous pouvez y lire quelque chose. Vous pouvez réagir à votre idée de ce qu'un autre veut dire, mais même pas du tout à la réalité du monde.

Qui plus est, celui qui vous tape le plus sur les nerfs est probablement quelqu'un qui vous ressemble. Il se sent lésé et non respecté tout comme vous. Vous pouvez être de nature généreuse. Vous pouvez avoir un grand cœur. Vous pouvez être un tas de choses merveilleuses que vous enfouissez sous un amas de petitesses. Et il en va de même pour ce semblant être qui fait l'objet de votre mépris.

Regardez, vous n'avez pas à continuer à vous comporter comme vous l'avez fait jusqu'à maintenant. Vous n’avez pas à continuer à utiliser l'autre comme la cause de votre propre tourment ou de quoi que ce soit. Il y a quelque chose en dedans de vous. Cela revient toujours à vous. Personne ne réagit à votre place. Vous faites vos propres réactions. Vous en êtes responsable.

Quand il y a contentieux, voyez ce qui va se passer quand vous lâchez prise. À moins de faire le choix de la petitesse, pourquoi le garder près de vous? Je vous dis de lâcher prise.