Souvenez-vous que le sujet principal de la vie, c’est l’amour et son don.

Au milieu des contrats, des affaires et des échanges d’argent, l’amour a quelques difficultés à être perçu et à triompher dans le monde.

Parlons des services qu’on se rend entre amis.

Lorsque l’un se montre généreux, c’est facile de voir l’amour. Quand le don de l’autre se restreint par besoin d’argent, l’amour n’est plus si aisément perçu.

Parfois, l’amour doit être déclaré, sinon en mots, du moins en actions.

Lorsque votre intention est de bien agir, alors mieux vaut ne pas vous faire payer. Lorsque vous vous faites payer, c’est de l’argent que vous demandez en retour. Lorsque de l’argent est exigé, la personne à qui vous avez rendu service considère que la dette est remboursée. Il a payé. Mais vous pourriez vouloir être payé en gratitude.

Ça marche mieux lorsqu’une personne qui offre une bonne action ne demande pas de paiement en retour. Ainsi, celui qui reçoit a toute latitude pour être généreux. En revanche, lorsqu’un tarif est fixé, il y a tarissement, et non expansion.

Puis vient la question des conditions. Lorsque des conditions sont posées dans le cadre d’un don, ce dernier se transforme en troc et ne peut donc plus être considéré comme un don.

Lorsque vous êtes en position de donner, alors donnez. Lorsqu’il y a des fils attachés à votre don, vous n’avez pas donné. Vous avez conclu un marché.

Prêter de l’argent à quelqu’un n’est pas un don. Pour que cet argent soit réellement un don, vous devez le donner. Donner à moitié n’est pas donner.

Nous parlons ici autant de générosité que de communication.

Mieux vaut que les transactions soient claires. Les lignes floues ne sont pas claires. Un sac de nœuds n’est pas clair. Dans la vie, il est important de rendre les choses claires. Premièrement, bien sûr, vous devez être clair avec vous-même. Qu’il soit clair pour vous que lorsque vous rendez un service contre paiement, vous ne donnez pas : vous donnez d’une main ce que vous reprenez de l’autre.

Pour ce qui est des services rendus entre amis, mieux vaut donner que de faire payer. Donnez vraiment, ou ne donnez pas.

Maintenant pour ce qui concerne la communication. Que les choses soient toujours très claires, et ce dès le départ. Faites-vous bien comprendre. Que cette compréhension soit partagée.

Il n’est pas possible d’assumer qu’il y ait une compréhension complète entre les deux parties. Quelle merveille quand deux parties peuvent communiquer ce qu’elles ressentent. Bien sûr, il serait mieux que ces deux parties deviennent une dans la communication et une dans le don.

Dans les affaires, il est important que l’information soit partagée et comprise. Entre amis, c’est essentiel. Essentiel. Essentiel pour que l’amitié perdure.

L’amitié n’est-elle pas un élément de la liste des choses qui vous brisent occasionnellement le cœur? L’amitié ne doit pas être préservée à n’importe quel coût. Certaines amitiés deviennent comme des vagues de l’océan qui viennent échouer sur la rive.

Dans l’amitié, ce qu’il convient de donner, c’est du bonheur, pas du malheur. Ce n’est pas de l’amitié à n’importe quel prix.

En même temps, privilégiez les amitiés qui ne demandent pas d’efforts. N’attendez pas trop de l’amitié, et ne laissez pas les autres attendre trop de vous. L’amitié n’est pas supposée être criblée de dettes. L’amitié n’est pas supposée prendre la forme d’un livre de compte ou d’un bilan.

Donnez lorsque cela correspond à une joie en vous. Si vous donnez sans joie, ce n’est ni un don ni de l’amitié. Il en va de même quand on reçoit.