Heavenletter #1646 – Une Rencontre d'Étoiles – 23 mai 2005
Dieu a dit:
C'est comme si J'avais de l'amour à exprimer et que Je riais de joie. Et puis Je, directeur des effets visuels comme Je suis, créai des images de quoi Mon amour pourrait avoir l'air. Il y avait des roses de Mon amour, des canards, des éléphants, des rochers et des mers, et puis il y eut toi, les millions de visages de toi. Ce fut un tel crescendo d'amour. Et puis une autre volée de rires, un autre tour de roue et, comme dans un kaléidoscope, les images changeaient, apparaissaient et disparaissaient, tournoyaient ensemble en une extase de rose après rose et de visage après visage à partir de tous les angles. Les roses se répandaient en profusion. Le contenu de Mon cœur se répandait sur le sol et les roses furent cueillies en premier de la Terre.
Mon rire était si énorme que des étoiles surgirent et le ciel nocturne se glissa derrière pour leur servir de coussin. Le Soleil fit irruption et la modeste lune se voûta autour du soleil; les planètes s'attribuèrent des noms et se mirent à raconter des histoires qui étaient vraies et inventées en même temps.
Quel chorégraphe Je suis. Quel compositeur de musique. Quel marin. Quel acrobate. Quel saltimbanque. Quel artiste. Quel écrivain. L'image que Je fis de toi était l'amour. Je t'ai sculpté et t'ai fait tourner sur le tour du potier et puis tu t'es envolé, atterrisant sur un recoin éloigné de la Terre. Tu t'es frotté les yeux, puis tu a fait un drapeau que tu as planté dans le sol en proclamant que cette portion de terrain t'appartenait. Tu aurais pu réclamer toute la Création, de fond en comble, d'une étoile à l'autre, d'une poussée de fantaisie à l'autre. Tu as réclamé seulement là où tu t'étais posé plutôt qu'ouvrir les bras à tout le monde.
Puis tu t'es mis à protester que tu avais été renié. Tu as désappris la joie. Tu t'en es toi-même privé. Tu as plutôt préféré des choses plus denses que tu t'es enroulées autour du cou et que tu as traînées avec toi en guise de sécurité. Tu as désappris la joie et appris la possession.Tu as désappris la joie et appris le travail. Tu as désappris la joie et établi des lois pour prévenir ton souvenir de la joie. Tu t'es assigné la domination sur les autres êtres et tu en as fait également ta propriété. Tu as oublié que J'avais béni les animaux pour que tu en prennes soin et tu as pensé qu'ils étaient du bétail.
Tu as également oublié qui tu étais. Tu as vu également tous les autres comme étant moindres. Tu as baissé les yeux. Tu ne pouvais plus regarder le soleil sans mettre des lunettes de protection. Tu as dérobé de furtifs regards vers la lune, mais surtout, tu t'es attaché à des lumières moindres dont tu as conservé le souvenir. Tu as oublié la lumière de l'amour et l'amour est devenu suspect. La pluie devint convenante ou inconvenante.
Tu as oublié que c'est sur la création de Dieu que tu marchais. Tu lui as donné un coup de pied. Tu as oublié de l'aimer. Tu l'as fouillée et tu l'as pillée. Tu as préféré les friandises. Tu as oublié la douceur de l'amour d'où tu avais pris ton envol. Tu avais des rêves de vérité et tu les appelais fantaisies.
Tu as oublié de te tenir en équilibre sur les mains sur la Terre. Tu t'es plutôt mis à marcher lourdement et à tomber. Tu n'as plus écouté le chant de la Terre. Tu avais trop de bruits à entendre. Tu as choisi le bruit plutôt que le silence. Le silence devint une étrangeté. Le bruit devint familier. Et ton cœur s'est mis à désirer la chanson que tu avais oubliée et qui encore, l'espérais-tu, était chantée dans un pays lointain. Tu es allé de théâtre en théâtre, cherchant la musique dont tu mourrais d'envie et que, plaidais-tu, existait encore quelque part. Même si tu ne pouvais l'entendre, tu voulais que quelqu'un l'entende. Tu voulais qu'elle soit vraie quelque part.
Tu avais convoqué une rencontre d'étoiles, mais tu l'as retournée en conférence. Tu n'as pas laissé les étoiles parler. Ça ne se faisait pas, d'après les règlements civiques. Tu n'as pas laissé ton cœur voter. Tu as prétendu que tu savais compter et, pendant tout ce temps, tu as pleuré pour une chanson faiblement, très faiblement, ramenée à ta mémoire et qui voulait sortir de ta gorge. Tu l'as retenue, attendant que quelqu'un à côté de toi la chante le premier. Tu as oublié que c'était à toi de chanter en premier. Tu pensais que tu ne savais pas comment chanter. Tu as oublié combien il était peu important de savoir chanter juste. Tu as oublié que tout ce qui importait, c'était que tu chantes. Bien-aimé, chante une note maintenant. Laisse-la sortir de ta gorge. Fais sortir la musique de ta gorge, la chanson qui est Mienne.
Traduit de l’anglais par Normand Bourque.
Page originale : http://www.heavenletters.org/a-meeting-of-the-stars.html